Brève description du bien

Les sites funéraires et mémoriels de la série témoignent d’un rapport entièrement nouveau à la mort du soldat au combat. Les pertes humaines sans précédent, dues au caractère industriel et total de la Première Guerre mondiale, ont profondément transformé les rites funéraires. Seul un nouveau culte des morts, dont l’identité individuelle est pour la première fois reconnue par tous, apporte une réponse humaine et universelle à l’inhumanité de la guerre. Cette nouvelle mémoire funéraire s’exprime dans des cimetières composés de tombes individuelles répétées en très grand nombre. Leur uniformité reflète l’égalité devant la mort, tout en respectant les croyances individuelles.
Toutes les composantes reflètent également le caractère international du conflit et témoignent d’un mouvement architectural tout à fait nouveau. Elles entretiennent la mémoire des victimes et témoignent de la souffrance et de la douleur des masses. Ce culte funéraire est un culte civil et humaniste qui invite à la réflexion puis, progressive-
ment, à la réconciliation et à la paix.

Critères

Critère (iii)

Le bien témoigne de l’établissement et de la diffusion d’une nouvelle tradition de culte aux morts de la guerre. Pour la première fois dans l’histoire, chaque victime est commémorée et reconnue individuellement, à l’échelle universelle, sans distinction d’origine sociale ou culturelle. Chaque corps est enterré dans une tombe individuelle. Ces tombes sont généralement regroupées dans les cimetières militaires ou dans des enclos dédiés dans les cimetières civils. Les restes de soldats non identifiés sont parfois regroupés dans des ossuaires ; des monuments aux morts sont érigés. Cette pratique de reconnaissance individuelle et égale de toutes les victimes est devenue une tradition pour les conflits postérieurs à la Première Guerre mondiale.

Critère (iv)
Le bien témoigne de la création d’une nouvelle typologie d’éléments décoratifs, architecturaux et paysagers d’une qualité exceptionnelle. Ils offrent un nouvel exemple, à grande échelle, de la construction et de la création de sites organisés pour commémorer tous les morts au combat. Par leur taille et leur nombre, ils expriment l’ampleur
inédite atteinte par la force destructrice d’une guerre totale et globale. Par leur localisation et la présence d’éléments témoins directs du conflit, ils forment un paysage de mémoire.

Critère (vi)
Les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale répondent, par le degré sans précédent de destruction et de mort massive, au désir de perpétuer l’identité individuelle de la victime de guerre et de réhumaniser des sociétés traumatisées par la disparition d’une grande partie de leur population. Aujourd’hui, les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale sont devenus des lieux de recueillement et de célébration de la mémoire des morts, dont la symbolique exalte la paix et la réconciliation.